Kosmos

C’est l’histoire d’une fille qui s’appelait Gaïa, qui a fabriqué le ciel, les montagnes et les chips, puis qui a eu un fils, un certain Cronos, qui lui-même eut des enfants assez célèbres.

Le spectacle commence dans le rien et finit dans un joyeux feu d’artifice cosmogonique, ressemblant de près (ou de loin) à la création de l’univers. Tout au long de leur récit, les comédiennes vont faire sortir de la table une quantité incroyable d’objets et d’accessoires. Ces supports à la narration,  qui semblent être piochés au hasard dans leur réserve d’objets foutraques, enfantent des tableaux poétiques.
Telles des déesses bordéliques et impulsives, les comédiennes démiurges se transforment tout à tour en paysages et en personnages. Avec humour et astuce, Kosmos mêle mythologie, astronomie et poésie. Au-delà de raconter une version de la création du monde, le spectacle nous questionne sur ce qui nous relie.

Avec une tonne d’inventivité, une myriade d’objets, un ludisme savoureux, un remarquable travail de son et de lumière, de multiples références au monde des enfants d’aujourd’hui et beaucoup d’humour, Jasmina Douieb et Lara Hubinont allient exigence, décontraction et simplicité pour happer les spectateurs autour d’un sujet on ne peut plus vaste et complexe. Kosmos ouvre une infinité de petites fenêtres comme autant de questions pour penser et observer le monde.
(Le Ligueur)