Le pharaon, le sauvage et la princesse

Une conteuse à l’imagination sans limite nous propose trois contes, trois époques et trois univers : une épopée où un jeune roi de Kush devient Pharaon pour conquérir le cœur d’une fille de reine ; une légende médiévale où un jeune prince destiné à la mort devient « le beau sauvage » ; et enfin un récit qui nous plonge dans l’univers ottoman, où un prince déchu séduit une belle princesse.

Ces trois contes traditionnels malicieux et profonds nous font voyager tour à tour en Égypte antique, dans l’Auvergne médiévale et au sein de palais stambouliotes du XVIII^e siècle, mettant en scène des figures parentales autoritaires et le besoin d’émancipation qu’exprime une jeune génération avide de liberté. Les héros de ces histoires d’amour ne se laissent pas dicter leur avenir : ils sont déterminés à exaucer leurs rêves, déjouent les conventions, toujours avec une pointe d’humour, un zeste de poésie et un soupçon de suspens.

Nourries des schémas classiques du conte, ces histoires proposent toutefois une lecture moderne et affranchie des valeurs traditionnelles, mettant en scène des femmes en quête de liberté et de bonheur, des héros curieux et intelligents et des victimes qui s’émancipent et recherchent la paix.

C’est avec beaucoup de délectation que l’on découvre ces fables somptueusement mises en images — avec une minutie du détails impressionnante — par Michel Ocelot, illustre papa de Kirikou. On retrouve dans son film toutes les qualités plastiques exceptionnelles de l’auteur, véritable légende de l’animation européenne, avec des recherches nouvelles qui font réellement briller et resplendir les personnages et leurs atours. Dans une explosion de couleurs, ces aventures font cohabiter la 2D, les ombres chinoises — qui ne sont pas sans rappeler Les Trois Brigands de Tomi Ungerer — et la 3D, induisant une impression de texture et de finesse à couper le souffle, surtout sur grand écran !