L’extraordinaire voyage de Marona

Marona, une petite chienne, se fait renverser par une voiture sous les yeux de Solange, sa jeune maîtresse. Étendue sur la chaussée, elle commence alors en voix off le récit de sa vie, ponctuée de grands moments de bonheur au contact des humains qui croisent sa route mais aussi de périodes moins drôles comme, par exemple, lorsqu’elle se trouve délaissée, ou abandonnée… Avec Manole, un artiste de rue aux acrobaties impressionnantes, elle découvre la vie de saltimbanque, avec ses hauts et ses bas ; plus tard, Istvan fera d’elle un chien de garde pour le chantier qu’il dirige, avant de l’accueillir finalement chez lui ; enfin, la plus grande partie de sa vie, Marona la passera chez Solange, une fillette un peu capricieuse qui, en grandissant, trouvera d’autres centres d’intérêt et finira par se lasser d’elle…

Ce parcours, nous le suivons avec beaucoup d’émotion à travers le récit et les yeux de la petite chienne. En épousant ainsi son point de vue sur le monde, L’extraordinaire voyage de Marona ouvre naturellement une réflexion sur les valeurs anthropocentristes qui fondent habituellement la relation entre les êtres humains et les animaux de compagnie, offrant aux enfants une belle occasion de s’interroger sur leurs propres comportements vis-à-vis d’eux.
Enfin, il faut encore souligner la qualité esthétique exceptionnelle du film, qui foisonne à la fois de trouvailles et d’influences graphiques diverses. Les formes, souvent élastiques, et les couleurs se transforment au fil des univers que Marona découvre, s’écartant de la représentation réaliste pour traduire avec beaucoup de finesse et d’originalité sa propre perception du monde environnant.